dissabte, 12 de setembre del 2015

RFI: 'La Catalogne en ordre de marche à Barcelone pour son indépendance' #news #nouvelles #usa #eu

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Par François Musseau

Ce 11 septembre correspond aussi au premier jour de campagne des décisives législatives anticipées. Ici, les candidats de la liste pro-independance Junts pel Si lors d'un meeting à Barcelone, le 11 septembre 2015 à Barcelone.REUTERS/Gustau Nacarino

Ce 11 septembre, c'est la «Diada», le jour national de la Catalogne, et c'est aussi au premier jour de campagne des décisives législatives anticipées du 27 septembre prochain. Ce sera en effet un plébiscite : oui ou non à l'indépendance. Dans la capitale de la Catalogne, Barcelone, la grande concentration du 11 septembre se prépare.

Sur la Place de Catalunya, en plein cœur de Barcelone, dans un chapiteau des volontaires vendent des tee-shirts, des chapeaux et des sacs à dos pour ceux qui vont participer à la fête nationale, la Diada. Sur ce chapiteau, il n'y a que deux drapeaux, le Catalan et l'Européen, pas l'Espagnol pour bien signifier que les séparatistes n'attendent plus rien de l'Espagne. Lidia Rodrigo, une professeure de chimie à la retraite est une de ces volontaires. Pour elle, il n'y a aucun doute : le camp des indépendantistes, le sien, gagnera haut la main le scrutin, ce qui conduira « vers le rêve d'un Etat nouveau ».

« Ce sont les élections les plus importantes de l'histoire de la Catalogne, et nous allons les gagner, assure-t-elle. Cette victoire va nous permettre de déclarer notre souveraineté. Pendant ce temps, on prépare une constitution catalane. Si l'Etat espagnol s'arqueboute dans ce refus de négocier avec nous, nous proclamerons l'indépendance et nous organiserons un référendum pour la valider. »

Comme elle, des centaines de milliers de gens ont le même espoir. Pour l'heure, les sondages donnent la liste indépendantiste gagnante, à une courte majorité. Mais le premier objectif reste de réaliser une concentration gigantesque ce 11 septembre. Un événement dont on voudrait ici qu'il soit suivi par l'Europe et le monde entier.

Un million de personnes attendues

La foule de manifestants marchera au long de l'avenue Meridiana qui traverse la ville du sud au nord. Les marcheurs porteront tous des couleurs dont chacune représente une valeur du supposé futur Etat avec un slogan unitaire : « Route vers la Liberté/ gagnons la République catalane/ Tout commence aujourd'hui ». La concentration se dirigera vers le Parlement catalan, tout un symbole. Les organisateurs, un collectif citoyen, attendent au moins un million de personnes, ce qui est beaucoup dans une région de 7 millions de gens, mais très possible au regard du succès des années précédentes.

11 septembre toujours symbolique

Les derniers 11 septembre ont été importants. Comparer l'expérience catalane avec les référendum sur l'indépendance au Québec et en Ecosse, prouve la force et le caractère unique de cette journée. La différence réside dans la grande importance de la société civile qui est présente chaque année lors de la Diada. Depuis 2012, ils sont au minimum un million de Catalans séparatistes dans les rues.

Cette mobilisation donne du poids au défi des leaders indépendantistes. Sans le soutien des Catalans, tout ceci serait impensable. Reste à savoir si la mobilisation de ce vendredi, sera à la mesure de l'enjeu : une victoire ou une défaite lors des législatives du 27 septembre, sans nul doute les élections les plus cruciales qu'ait connues cette région depuis 40 ans.

Un «éventuel futur Etat» préparé par les pro-indépendance

La liste séparatiste, donnée favorite, a annoncé qu'en cas de victoire elle lancera un processus constituant et déclarera l'indépendance de la Catalogne 18 mois plus tard. A priori, tout semble condamner ce pari fou d'indépendance car Madrid ne veut pas en entendre parler et profère même des menaces. On imagine mal le gouvernement espagnol rester les bras croisés. Et cela signifierait aussi une sortie de l'Union européenne et une sortie de la zone euro.

Mais qui peut prédire un échec à coup sûr ? D'autant que les indépendantistes, avec à leur tête le chef du gouvernement régional Artur Mas, sont extrêmement organisés et déterminés. Ils ont bien l'intention en cas de victoire de commencer à créer des structures pour un éventuel futur Etat.